mardi 30 juillet 2013

Brève histoire des controverses doctrinales et disciplinaires et des conciles dans l'Eglise

Introduction

Lorsqu’on parcourt l’ensemble des conciles1 depuis leur origine, c’est l’histoire de l’Église qui se déroule devant nos yeux.

L’histoire des conciles, c’est en effet l’histoire de l’Église, plus exactement des Églises qui se rencontrent : périodiquement les Églises – par l’intermédiaire des évêques et de leurs conseillers (clercs et laïcs) – se sont réunies et se réunissent encore aujourd’hui, au niveau provincial, national, international2 ou mondial pour signifier leur communion et pour débattre des questions et des problèmes auxquels elles sont confrontées.

Chaque concile est le moment pour les Églises :
  • de relire ensemble la Parole de Dieu et, à la lumière de cette Parole, d’approfondir et de préciser le contenu de la foi chrétienne.
  • de dénoncer et de rectifier les déviations doctrinales.
  • de réfléchir sur les moyens à entreprendre pour transmettre la foi reçue : par l’annonce de la Parole et par les célébrations liturgiques, en premier lieu, sacramentelles.
C’est au cours des conciles que les Pères (c’est ainsi qu’on a coutume d’appeler les évêques présents au concile) réfléchissent sur la manière de célébrer les sacrements, car si le Christ, à leur sujet, a donné des orientations, il n’en a pas défini le nombre3 et encore moins la façon de les mettre en œuvre4.

En analysant les textes conciliaires, on remarque également qu’une des premières préoccupations des Pères, c’est la fidélité aux exigences évangéliques : tant aux clercs, aux moines qu’aux laïcs, les conciles ne cessent de rappeler les commandements du Seigneur, avec des mots souvent très durs à l’encontre de ceux et celles qui, par leurs propos, leur comportement, leur mode de vie ou de gouvernement, donnent un contre témoignage.

Les conciles demandent en outre que cette fidélité soit signifiée dans tous les domaines de la vie : religieuse, sociale, éducative, économique, politique… C’est aussi à travers les textes conciliaires qu’on peut percevoir l’attention (ou non) que les Églises ont portée aux différentes cultures, aux évolutions de la société et aux autres religions ; qu’on peut percevoir aussi les changements qu’elles ont opérés dans leur mode d’évangélisation, dans leurs relations humaines et dans leur façon de s’organiser.

L’étude des conciles fait encore apparaître combien les responsables de l’Église ont tâtonné, au cours des siècles, pour trouver leur juste place aux côtés des responsables du pouvoir civil.
On constatera, par exemple – dans le contexte d’un pouvoir spirituel et d’un pouvoir temporel fortement imbriqués l’un dans l’autre - qu’en certaines périodes de l’histoire empereurs et souverains prenaient eux-mêmes l’initiative de convoquer les conciles5 et choisissaient eux-mêmes les membres du clergé, en fonction de leurs besoins ou de leur desseins politiques.
A l’inverse, on constatera qu’à d’autres moments les responsables de l’Église faisaient preuve d’une ingérence abusive dans des domaines relevant du pouvoir civil ou de la vie privée des personnes.

Pourquoi l’histoire des conciles ? Parce qu’il m’a semblé qu’elle était un chemin privilégié pour constater que c’est au fil des siècles que l’Église a approfondi et approfondit encore sa foi ; pour constater également que l’Église, avec ses ombres et ses lumières, s’est efforcée d’exercer les responsabilités que le Christ lui a confiées, dans l’esprit de l’Évangile.
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1 Les conciles ont très certainement pris pour modèles le sanhédrin juif et le sénat romain.
2 Certains conciles n’ont réuni que quelques nations.
3 C’est au XVIème siècle, au concile de Trente, que le nombre des sacrements sera fixé à sept.
4 Le premier rituel du sacrement de la pénitence et de la réconciliation ne sera mis en œuvre qu’au IIIème siècle et celui du mariage qu’au XIIème siècle.
5 Les huit premiers conciles œcuméniques ont été convoqués par les empereurs ; le premier à l’être par le pape sera le concile de Latran I, au début XIIème siècle.

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