dimanche 23 mars 2014

Les Églises orientales catholiques aujourd'hui

Quand nous pensons aux Églises orientales, nous pensons spontanément aux Églises orientales séparées de Rome depuis 10541, si bien que l’expression "Églises orientales" équivaut pour la plupart des catholiques à "Églises orthodoxes".
Le Décret conciliaire que nous allons présenter nous rappelle que parmi les Églises orientales, il y a des Églises catholiques. Elles sont présentes au Liban, en Palestine, en Syrie, en Irak, en Jordanie, en Égypte, mais aussi dans d’autres pays comme la Grèce, la Turquie, la Russie, l’Ukraine, la Roumanie et l’Arménie2.
Au nombre de 23, mais de tailles extrêmement diverses, les Églises orientales catholiques regroupent plus de 30 millions de fidèles dans le monde.
Toutes ces Églises se caractérisent donc par le fait qu’elles sont en communion avec l’évêque de Rome dont elles reconnaissent la primauté. Elles sont considérées comme membres à part entière de l’Église catholique3.
Plusieurs patriarches orientaux sont cardinaux, et participent à ce titre à l’élection du pape.
Les Églises orientales catholiques sont souvent qualifiées de "vénérables" parce que, de par leur histoire, leur liturgie (rites et langue liturgique), leur organisation et leur discipline (contrairement à la règle du célibat dans l’Église latine, les hommes mariés dans les Églises orientales ont la possibilité d’être ordonnés prêtres), elles restent aujourd’hui des témoins vivants de traditions et de coutumes dont certaines remontent aux premiers siècles du christianisme4.

Parmi les Églises orientales catholiques, certaines se situent, encore de nos jours, dans les premières régions christianisées par les apôtres ou leurs successeurs immédiats.

Aujourd’hui, six grandes Communautés catholiques de rite oriental se trouvent sous un régime "patriarcal5" :
  • le patriarcat d’Alexandrie, des "Coptes6" (en Egypte, au Caire).
  • le patriarcat d’Antioche, des "Syriens", (au Liban, à Beyrouth).
  • le patriarcat d’Antioche, des "Maronites7" (au Liban, à Bherké).
  • le patriarcat de Babylone, des "Chaldéens"8 (en Irak, à Bagdad).
  • le patriarcat de Cilicie, des "Arméniens" (au Liban à Beyrouth).
  • le patriarcat d’Antioche, d’Alexandrie, de Jérusalem, des "grecs Melkites9" (en Syrie à Damas).

D’autres Églises orientales sont unies à Rome, mais sous un autre régime:
  • des Églises de rite byzantin en Russie, en Ukraine, en Roumanie ;
  • des Églises de rite syrien (malabare et malankare) en Inde, dans l’État de Kerala10.
Ces Églises ne sont pas sous la juridiction d’un patriarche mais d’un métropolite11.
Toutes les Églises orientales catholiques relèvent de la "Congrégation romaine des Églises orientales".
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1 L’année du schisme entre l’Église d’Orient et celle d’Occident. Voir "Brève Histoire des Conciles" Tome II, pages 7.
2 A l’exception de l’Église maronite, la majorité des Églises catholiques orientales proviennent du retour à l’union avec Rome d’Églises qui s’en étaient séparées au cours des siècles.
3 Le Décret affirme que les Églises d’Orient et d’Occident « sont égales en dignité et jouissent des mêmes droits. ». Bien plus, il manifeste que l’Église latine est une Église particulière au même titre que les Églises d’Orient. Il ne faut donc pas identifier l’Église catholique à l’Église d’Occident (EO n° 3).
4 Leurs différences avec l’Église occidentale, nous rappellent qu’unité ne signifie pas uniformité.
5 Le Patriarche (du grec "patria", "patrie", et "arkhé", "autorité") désigne le chef religieux ayant juridiction sur l’ensemble des archevêques, évêques, clercs et fidèles d’un même territoire. Ils sont élus par le synode patriarcal.
6 "Copte" : déformation du mot grec "aeguptos", "égyptien".
7 "Maronites" : de saint Maroun (410) qui a fondé cette Église. Les Maronites sont toujours restés fidèles à Rome.
8 "Chaldéens" : noms donnés anciennement aux habitants de la Babylonie (aujourd’hui en Irak). Au XIXème siècle la plupart des Chaldéens rejoignent l’Église catholique.
9 "Melkites" : mot arabe signifiant "fidèle au roi", en raison de leur fidélité à l’empereur de Constantinople. Parmi les Melkites certains se sont unis à Rome après le concile de Florence, en 1439.
10 au sud-ouest de l’Inde.
11 Titre équivalent à celui d’archevêque.

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