dimanche 28 juillet 2013

La préparation du concile

La préparation du Concile, sous la présidence du cardinal Tardini1, se déroule en deux étapes :

1) La première dite "antépréparatoire" s’étend sur une année : de mai 1959 à juin 1960.

Le 19 juin, une commission est mise en place pour organiser une consultation sur les projets que le Concile aura à traiter ; celle-ci s’effectue sous la forme d’un questionnaire envoyé à tous les évêques (environ 2600), aux supérieurs religieux (environ 150) et à 62 facultés de théologie. Ce questionnaire est précédé de la lettre suivante :
« Le Saint Père veut connaître les opinions et les points de vue et recevoir les suggestions et les souhaits de leurs excellences, les évêques et les prélats qui sont appelés par la loi à participer au Concile œcuménique… Ces suggestions seront très utiles dans les préparations des matières à discuter lors du Concile. La lettre invitait les évêques à présenter leurs idées « en toute liberté et honnêteté… sur tout sujet dont Votre excellence juge qu’il devrait être abordé au Concile. »

Entre temps, Jean XXIII prend trois initiatives :
  • en 1960, le pape, dont l’une des préoccupations majeures est l’unité des chrétiens, crée le "Secrétariat pour l’Unité des chrétiens2" qu’il confie au cardinal Augustin Bea (voir fiche biographique).
  • il crée également une commission pour "l’Apostolat des laïcs".
  • et invite des théologiens3, interdits d’enseignement durant le pontificat du pape Pie XII, à siéger dans les commissions4.

2) La deuxième étape dite "préparatoire" est lancée le 5 juin 1960. Elle est confiée à dix commissions préconciliaires5 présidées chacune par un cardinal de la Curie.

Après dépouillement des réponses (plus de 2000) reçues de la part des membres consultés, les commissions ont pour tâche de les lire et de les résumer en plusieurs synthèses appelées "schémas".

Une fois condensés et remaniés6 par une commission centrale, ces schémas (au nombre de 70 et réunis dans un volume de 2100 pages) sont adressés aux futurs membres du Concile.

Dès cette seconde étape achevée, le pape Jean XXIII, par un "motu proprio7", fixe la date de l’ouverture du Concile au 11 octobre 1962.

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1 Secrétaire d’État du Vatican.
2 Ce Secrétariat jouera un rôle important avant et tout au long du Concile.
3 Notamment les Pères Henri de Lubac (jésuite) et Yves Congar (dominicain) condamnés par le Saint Office.
4 Pour contrebalancer les tendances conservatrices des membres de la Curie qui voulaient un Concile de combat contre la modernité et le communisme.
5 Dans chaque commission, sont introduits des membres du Secrétariat pour l’Unité des chrétiens.
6 Ils sont remaniés de telle façon par la Curie, qu’ils ne correspondent plus aux "desiderata" des évêques et des théologiens consultés.
7 "Motu proprio" : expression latine signifiant :"de son propre mouvement". Le "Motu proprio" est un document dans lequel le pape communique des décisions qu’il a prises de son propre mouvement, comme législateur suprême de l’Église.

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