lundi 29 juillet 2013

L'annonce, par le pape Jean XXIII, d'un nouveau concile

Le Concile Vatican II est l’œuvre personnelle du pape Jean XXIII (voir fiche biographique). C’est lui qui l’a voulu et qui en a donné les orientations1. Le 25 janvier 19592 – c’est-à-dire trois mois après son élection – le pape annonce aux dix-huit cardinaux réunis autour de lui son triple projet :
  • réunir un synode du diocèse de Rome pour repenser l’évangélisation de la ville3.
  • procéder à la révision du code du Droit Canon.
  • enfin et surtout, convoquer un Concile œcuménique4.

En annonçant le Concile, Jean XXIII se fixe deux objectifs : "l’aggiornamento" de l’Eglise pour qu’elle s’adapte à un monde en pleine mutation, et l’unité des chrétiens5.

La plupart des cardinaux de la Curie se montrèrent plus que réservés devant cette initiative inattendue6 qu’ils jugeaient aventureuse et inquiétante7.

A la différence de l’accueil qu’il reçut de la plupart des cardinaux de la Curie, l’écho de l’annonce du Concile chez les chrétiens et dans l’opinion publique fut immense. Certains y voyaient la promesse d’un renouveau tant au niveau pastoral que spirituel.

La nouvelle suscita cependant d’autant plus de surprise que beaucoup de chrétiens pensaient qu’après le Concile Vatican I qui avait proclamé le dogme de la primauté et de l’infaillibilité pontificale, la convocation d’un Concile était devenue inutile8.

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1 Le pape Paul VI se situera immédiatement comme le continuateur de l’œuvre de Jean XXIII.
2 Lors de la cérémonie de clôture de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, à la basilique Saint Paul-hors-les Murs.
3 L’annonce du synode romain manifeste clairement la perspective pastorale du pape : il est l’évêque d’un diocèse, celui de Rome.
4 Jean XXIII dira plus tard que sa décision lui est venue d’une "soudaine inspiration de Dieu".
5 On sait que Jean XXIII était très lié au Père Congar qui ne cessait de répéter que pour que le christianisme soit crédible il fallait le retour à l’unité.
6 Car Jean XXIII n’avait parlé de son projet qu’à son secrétaire d’Etat : le cardinal Tardini et son secrétaire personnel : Mgr Capovilla. Il leur avait tout de suite précisé que le Concile s’appellerait Vatican II et que ce dernier ne serait pas la reprise du Concile Vatican I.
7 A propos de la réaction des cardinaux de la Curie, Jean XXIII dira "qu’ils étaient muets de stupeur", d’autant qu’ils n’attendaient rien d’important de ce pape qu’ils considéraient comme un pape de "transition".
8 On raconte, alors qu’on demandait à Jean XXIII à quoi allait servir le Concile, il ouvrit une fenêtre et fit cette réponse : «  Je veux ouvrir largement les portes de l’Eglise afin que nous puissions voir ce qui se passe à l’extérieur, et que le monde puisse voir ce qui se passe à l’intérieur de l’Eglise. »

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