samedi 22 mars 2014

Histoire du mouvement œcuménique

Pourquoi le mouvement œcuménique ?

Pour tous les chrétiens, la seule raison de l’œcuménisme c’est la prière du Christ pour l’unité de ses disciples, prononcée au cours du repas pascal, la veille de sa mort :
« Père, je ne prie pas seulement pour eux, je prie aussi pour tous ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi : que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi en moi, afin qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé1. »
Contrairement aux vœux du Christ, très vite des communautés chrétiennes sont entrées en conflit ; des conflits qui, au fil des siècles, vont dégénérer et provoquer de multiples déchirures2 dans l’Église.

Parmi toutes les crises – généralement de nature doctrinale – qui vont diviser l’Église, citons pour mémoire :
  • l’arianisme qui est à l’origine des deux premiers Conciles œcuméniques : le Concile de Nicée (325) et celui de Constantinople (381).
  • le nestorianisme qui a nécessité la convocation du Concile d’Ephèse (431).
  • le monophysisme condamné au Concile de Chalcédoine (451).
  • le monothélisme condamné au Concile de Constantinople II (681)3.
  • le schisme entre l’Église d’Orient4 et l’Église d’Occident5 en 10546.
  • le Grand schisme d’Occident qui opposa trois papes, de 1378 à 14177.
  • les graves divisions issues de la Réforme, au XVIème siècle, qui donneront naissance à trois Églises qui se sépareront de Rome : les Églises luthérienne, calviniste et anglicane8.
  • le jansénisme de l’Église d’Utrecht en 17749.
Jusqu’à la moitié du XIXème siècle environ, ce sont encore les conflits, les pamphlets et la concurrence qui règlent généralement les relations entre les quatre grandes familles chrétiennes : orthodoxe, protestante, anglicane et catholique.
Les uns critiquent le catholicisme pour son obscurantisme et pour la tyrannie qu’il exerce sur les personnes ; ils lui reprochent notamment de nuire à l’épanouissement de l’intelligence et de la liberté, et de contrarier la prospérité individuelle et collective.

Cette prière anglicane est significative de l’anticatholicisme et en particulier de l’antipapisme sévissant encore en Angleterre à la fin du XIXème siècle :
« Confonds partout, nous t’en supplions Seigneur, l’hérésie et l’erreur ; déjoue les machinations du papisme, soit au dedans, soit au dehors de l’Église. Que toutes les inventions de l’évêque de Rome contre la vérité sacrée soient confondues.
Seigneur, puisse le papisme subir bientôt la défaite finale et puisse Babylone, depuis longtemps condamnée, cesser d’opprimer la terre. »
Les autres taxent les protestants de "séditieux". Ils leur reprochent d’avoir engendré dans les esprits l’individualisme, l’athéisme et les mouvements révolutionnaires.
En 1864, Rome, par l’intermédiaire du Saint Office, s’exprime en ces termes, le jour où elle apprend que les catholiques anglais ont été sollicités par les anglicans pour prier en faveur de l’unité chrétienne :
« Rien, certes, ne doit plus tenir à cœur au catholique que de voir la suppression radicale des schismes et des discordes entre chrétiens, et chez tous les chrétiens "le souci de garder l’Unité de l’Esprit dans le lien de la paix" (Eph.4,3).
Mais, le fait que les fidèles et les ecclésiastiques prient pour l’unité sous la conduite des hérétiques et, qui pis est, dans une intention profondément souillée et infectée par l’hérésie, ne peut être nullement toléré. »
Le patriarcat de l’Église orthodoxe de Constantinople n’est pas plus tendre dans ses propos lorsqu’il déclare que l’Église catholique mène en Orient une politique "unioniste10" :
« Depuis un an, l'Église du pape, désertant la voie de la persuasion et de la discussion, à la stupéfaction et à l'inquiétude de tous, a commencé par scandaliser les sentiments des simples chrétiens orthodoxes, par l'entremise d'astucieux ouvriers qui se changent en apôtres du Christ, envoyant en Orient des clercs sous l'habit et le voile de ministres orthodoxes et machinant bien d'autres moyens de fourberie, afin de parvenir à ses fins de prosélytisme17. »
Renversement de tendance

Comme durant les siècles précédents, le XIXème siècle assiste lui aussi à des divisions qui déchirent l'Église du Christ : en France, en 1801, la "Petite Église", au lendemain de la Révolution de 1789, refuse le Concordat entre le pape Pie VII et Bonaparte, et rompt avec l’Église catholique.
En 1870, des chrétiens qui se donneront alors le nom de "Vieux Catholiques12", se séparent de l'Église romaine au moment où celle-ci proclame le dogme de l’infaillibilité pontificale.

En dépit de cet éparpillement, on observe, dès la deuxième moitié du XIXème siècle, un renversement de tendance : le processus de division se ralentit très fortement et, surtout, les différentes confessions chrétiennes esquissent les premiers pas vers l'Unité. Après des siècles d'éclatement au sein de l'Église du Christ, s'amorce, indéniablement à partir de 1850, de la part de toutes les familles chrétiennes, un mouvement de convergence à qui on donnera le nom de "mouvement œcuménique13".
Écoutons un des brillants pionniers du mouvement œcuménique dans l'Église catholique, témoigner de ce phénomène :
« Si l'Église a très tôt connu les schismes et les scissions, elle n'a pas cessé de désirer et de chercher le retour à l'unité. Plus d'une tentative d'union jalonnent l'histoire de l'Église catholique, qu'elle provienne d'une initiative de Rome ou d'une initiative particulière avouée et encouragée par Rome14. Quant aux Chrétientés séparées de Rome, il y a longtemps qu'elles sont entrées en rapport les unes avec les autres dans l'intention d'aboutir à une communion ecclésiastique : Luthériens et Orientaux, Protestants et Anglicans, Anglicans et Orthodoxes...
Cependant, un fait nouveau s'est produit depuis moins d'un siècle: un mouvement qui, ayant commencé vers 1850, vigoureux dans les dernières années du XIXème siècle, a pris dans l'après-guerre une ampleur toute nouvelle et apparaît comme caractéristique du christianisme contemporain : ce mouvement qui porte les Églises chrétiennes à désirer refaire l'unité perdue et, pour cela, à se connaître elles-mêmes profondément et à se comprendre les unes les autres, est le "mouvement œcuménique". Il est constitué par un ensemble de sentiments, d'idées, d’œuvres ou d'institutions, de réunions ou de conférences, de cérémonies, de manifestations et de publications qui visent à préparer la réunion non seulement des chrétiens, mais des différentes Églises actuellement existantes en une unité nouvelle15. »
Une initiative qui vient des Églises Réformées

C'est du côté des Églises réformées qui souffrent de la multiplicité de leurs sectes et de leur manque de cohésion, que partent les premières tentatives en vue de restaurer une certaine Unité.
Déjà en 1846, "l'Alliance évangélique universelle" réunie à Londres, tente de regrouper toutes les Églises réformées indépendamment de leurs confessions particulières.
En 1867, la première "Conférence de Lambeth16" réunit les évêques de toutes les Églises anglicanes dans le monde.
A l'exemple de l'Église anglicane, les autres confessions (luthériennes, calvinistes, baptistes, méthodistes, presbytériennes, etc.) entreprennent, elles aussi, chacune pour leur compte, la même démarche.
Mais c'est en 1910, que survient un événement qui s’avérera décisif pour l'avenir de l'œcuménisme. De quoi s'agit-il ? Cette année là, tandis qu'une grande conférence rassemble à Edimbourg, en Ecosse, 1200 représentants des différentes Missions de toutes les Églises réformées, des Asiatiques et des Africains se lèvent et crient leur indignation devant un scandale qu'ils ne peuvent plus supporter : le spectacle des missionnaires chrétiens qui travaillent, chacun pour son Église, et dont les antagonismes sont en contradiction avec l'esprit de l’Évangile qu'ils viennent annoncer aux populations :
« Vous nous avez envoyé des missionnaires qui nous ont fait connaître Jésus-Christ, et nous vous en remercions. Mais vous nous avez apporté aussi vos distinctions : les uns nous prêchent le méthodisme, d'autres le luthéranisme, le congrégationalisme ou l'épiscopalisme. Nous vous demandons de nous prêcher l'Évangile et de laisser Jésus-Christ susciter lui-même au sein de nos peuples, par l'action de son Esprit, l'Église conforme à ses exigences, conforme aussi au génie de notre race, qui sera l'Église du Christ en Chine, l'Église du Christ dans l'Inde, délivrée de tous les "ismes" dont vous affectez la prédication de l'Évangile parmi nous17. »
Cette interpellation a pour résultat immédiat la formation du "Conseil international des Missions" qui prend l'engagement de se réunir régulièrement pour créer un climat d'unité entre tous les missionnaires quelles que soient leurs confessions.
C'est dans la même perspective que naissent, après le premier conflit mondial, deux autres groupements, complémentaires l'un de l'autre :
Le premier est dû à l'initiative de l'archevêque luthérien d'Upsal18, en Suède, qui pendant la guerre de 1914-1918 a été profondément choqué par le manque de solidarité et de fraternité entre les Églises, et par leur incapacité de rendre un témoignage unanime et cohérent sur les grands problèmes sociaux et internationaux.
En 1919, il crée le mouvement "Life and Work" ("Vie et Travail") avec pour projet l'organisation de conférences œcuméniques régulières. Celles-ci auraient pour objectif l'étude, par toutes les confessions réunies, des questions nouvelles qui se posent aux Églises dans le monde moderne, en particulier celles concernant la justice sociale, la paix, la morale et l'éducation ; puis elles inviteraient les chrétiens à collaborer à ces tâches concrètes et pratiques19 car, dit le mouvement, "la doctrine divise, mais l'action unit".
La première conférence mondiale de "Vie et Travail" a lieu en 1925 à Stockholm. C'est un succès œcuménique. Réunir, après des siècles de divisions et de rejets mutuels, la plupart des Églises, à l'exception de l'Église catholique20, tenait véritablement du miracle ! Les Églises orthodoxes elles-mêmes - exceptés le patriarcat de Moscou et les Églises orthodoxes des pays socialistes - étaient représentées.
Laissons un chroniqueur de l'époque nous faire, en termes colorés, la description du cortège de 600 délégués venus de 37 pays :
« Tiares byzantines, crosses des anglicans, fraises empesées des pasteurs suédois, croix pastorales, robes noires et redingotes, mitres et chapeaux de soie, étoles rouges et cravates blanches.
C'est Wittenberg et Jérusalem, Genève et Canterbury, Thyatire, Berlin et Chicago. Sont là, le patriarche d'Alexandrie et l'archevêque d'Upsal, le doyen de Winterthur et le métropolite de Malabar, le patriarche tchécoslovaque et l'évêque de Winchester, et le secrétaire du Federal Council qui représente toutes les sectes religieuses d'Amérique...
De l'orgue, descendent sur eux les accents du Credo de Nicée. Ils chantent un Te Deum en latin, et puis en quatre langues le cantique de Luther :"C'est un rempart que notre Dieu". Ils disent avec l'assemblée, chacun en son idiome, les paroles du Notre Père. Toutes les époques, toutes les traditions se confondent. Les chrétiens qui brisèrent avec le Saint-Siège sont animés par un nouveau désir d'unité. »
Ainsi, pour toutes ces Églises venues participer à la conférence de Stockholm, le temps de l'isolement est terminé. Elles peuvent désormais se rencontrer périodiquement21, dialoguer et transmettre un message commun, comme celui-ci, rédigé à l'issue de cette première Conférence :
« Nous avons délibéré dans la confiance et dans la charité....Nous prenions conscience avec joie de l'unité de l'Église....Enfin le Congrès a formulé les principes de l'internationalisme chrétien, qui se tient à égale distance de l'impérialisme égoïste et du cosmopolitisme indifférent... Nous possédons, aujourd'hui, beaucoup d'alliés pour notre sainte cause. Nous comptons sur la jeunesse idéaliste dans tous les pays. Nous savons à quel point elle s'enthousiasme pour la transformation nécessaire du présent ordre social22. »
Le second mouvement est animé par deux évêques anglicans23. Déjà présents à la Conférence des Missions à Edimbourg en 1910, ils avaient pris conscience que la désunion des Églises empêchait la transmission du message chrétien dans son intégrité et cachait le caractère universel de l'Église qui transcende les frontières nationales et raciales.
Ils en étaient arrivés également à cette conviction : la marche vers l'Unité exige que chaque Église explicite sa position doctrinale et que toutes les Églises travaillent ensemble au niveau théologique pour approcher davantage la Vérité. D'où le nom "Faith and Order" ("Foi et Constitution") que se donne le mouvement. Celui-ci prend aussitôt l'initiative d'une Conférence mondiale ouverte à toutes les Confessions.
La première Conférence mondiale de "Foi et Constitution" se déroule à Lausanne, en 1927. Les Églises représentées sont au nombre de 108; mais il y a encore une grande absente : l'Église catholique.
Contrairement au mouvement "Vie et Travail", les discussions du mouvement "Foi et Constitution" sont de nature théologique : réflexions sur l'ecclésiologie, les sacrements, les ministères etc.
Dès le début, un point important est clarifié : l'Assemblée déclare unanimement qu'on ne peut réaliser l'Unité au dépend de la vérité, et qu'il faudra donc du temps pour parvenir au but24.
Elle précise également que toutes les Églises sont appelées, dans un climat fraternel, non pas à renier ce qu'elles professent, mais à l'expliquer :
« Il faut créer entre les Églises chrétiennes de l'estime et de l'amour. Dans ce climat, on pourra s'appliquer à résoudre les divergences sans en rester à un niveau purement intellectuel... Il s'agit de découvrir que tous nous désirons vivre dans le Christ, qu'il n'y a pas de haine entre nous, que nous voulons nous aimer, prier ensemble, participer au même banquet de vie spirituelle, vivre sous la même règle et mourir avec les mêmes espérances...
Cette méthode rendra plus facile le rapprochement entre les Églises. Il y a par exemple, chez les protestants et les orthodoxes une conception hostile à la primauté et à l'infaillibilité du pape... Ne sera t-il pas utile que les catholiques leur expliquent d'une manière autorisée ces deux dogmes romains? Et réciproquement n'y aurait-il pas utilité que les catholiques romains approfondissent les expériences religieuses du protestantisme? »
Avant de se séparer, les membres de l'Assemblée lancent un appel adopté par les 400 délégués des différentes Églises :
« Dieu veut l'unité. Notre présence ici prouve notre résolution de plier notre volonté à la sienne. Quelles que soient les raisons alléguées pour justifier les débuts de notre désunion, nous déplorons sa persistance et nous devons travailler désormais, dans la repentance et dans la foi, à reconstruire nos murailles détruites.
L'Esprit de Dieu a été parmi nous. Ce fut Lui qui nous a appelés ici. Sa présence a été manifeste dans nos cultes, nos délibérations et dans nos rapports mutuels. Il nous a révélé les uns aux autres. Il a élargi nos horizons, stimulé notre compréhension, vivifié notre espérance. Nous avons osé et Dieu a justifié notre audace. Nous ne serons plus jamais ce que nous étions auparavant. Il faut que notre gratitude profonde s'exprime en un persévérant effort pour partager les visions que nous avons reçues ici avec les plus petits groupes locaux auxquels nous appartenons.
Plus de la moitié du monde attend l'Évangile. Chez nous et à l'étranger, des multitudes attristées se détournent de l'Église, désorientées par la faiblesse de sa constitution. Déjà en terre de mission, on sent une révolte impatiente contre les divisions de l'Église occidentale, et le désir de créer hardiment une unité propre. Nous, membres des Églises représentées à cette conférence, ne pouvons pas permettre à nos enfants spirituels de nous dépasser. Avec eux, nous devons mener à bien cette tâche dont Dieu a si richement béni les débuts, et travailler côte à côte, jusqu'à ce que notre but commun soit atteint. »
La seconde Conférence de "Foi et Constitution" se tient à Edimbourg en 1937, avec encore davantage de délégués. Au milieu des tensions qui se font davantage sentir, elle appelle tous ses membres à un effort de compréhension mutuelle à l'égard des positions doctrinales des uns et des autres, et répète à plusieurs reprises qu'au delà des différences et des affrontements, l'Unité est déjà en marche. Le document le plus important élaboré au cours de cette conférence
est d'ailleurs une affirmation de l'Unité que l'évêque anglican William Temple résume admirablement, en ces quelques mots :
« Nous ne pourrions rechercher l'union entre nous si nous ne possédions pas déjà l'unité. Ceux qui n'ont rien en commun ne souffrent pas d'être séparés. »
Le Conseil œcuménique des Églises

Grâce à l'impulsion de trois pionniers de l'œcuménisme (un évêque orthodoxe, un évêque luthérien et un évêque anglican) les deux mouvements ("Vie et Travail" et "Foi et Constitution") conscients de leur complémentarité25 émettent le projet de fusionner et de fonder un organisme commun qu'ils appelleront le "Conseil œcuménique des Églises" (C.O.E.)26, dont le siège sera installé à Genève.
Bien que leur décision soit définitivement prise à Utrecht en 1938, son application est retardée en raison de la deuxième guerre mondiale qui se profile à l'horizon.
La première Assemblée mondiale du C.O.E.27 se réunit en 1948 à Amsterdam. Devant les représentants de 147 Églises venues de 44 pays, le Conseil affiche d'emblée ce qu'il est, et ce qu'il n'est pas. Il commence par se définir ainsi :
« Une Association fraternelle d'Églises qui acceptent notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur28 et précise qu'elle se refuse d'être une "super Église" qui aurait autorité sur les Églises membres. Faire partie du C.O.E. n'implique pas de la part des Églises membres, ajoute-t-il, l'acceptation d'une doctrine théologique particulière, mais seulement la volonté de se rencontrer régulièrement, de s'écouter et d'examiner ensemble comment avancer vers l'Unité.»
Comme il le précisera deux ans plus tard, le C.O.E. n'entend pas se substituer aux Églises, ni faire pression sur elles pour les obliger à se rallier à certaines positions contraires à leurs convictions :
« Le conseil n'a aucun désir d'usurper l'une quelconque des fonctions propres aux Églises membres, ni de contrôler ces dernières ou de légiférer pour elles... Tout en cherchant activement à créer une unité de pensée et d'action entre ses membres, le Conseil refuse toute idée de se transformer en une structure ecclésiastique unifiée, indépendante des Églises réunies en lui, ou en un organisme soumis à une autorité administrative centrale... Le Conseil souhaite ardemment unir plus étroitement les Églises au Christ, les rapprochant ainsi les unes des autres ... Il est une réponse provisoire aux divisions existant entre les Églises, divisions qui ne devraient pas être, car elles sont en contradiction avec la nature de l'Église29. »
Voici une des premières communications des membres du C.O.E. à l'issue de leur première Assemblée à Amsterdam. On pourrait l'intituler : "l'Unité en dépit des tensions"; tensions qui apparaissent notamment entre les tenants d'une ecclésiologie de "type catholique" comme celle de Michaël Ramsey30 et les tenants d'une ecclésiologie de "type protestant" comme celle de Karl Barth31  :
« Bien que nous ne puissions pleinement nous accorder, notre Seigneur ne nous permet pas de nous détourner les uns des autres. Nous ne pouvons nous ignorer mutuellement, car l'acuité même de nos divergences témoigne d'une conviction commune qui nous vient de Lui. Le Corps du Christ est une unité qui nous interdit soit de nous oublier les uns les autres, soit de nous satisfaire d'un accord portant sur des aspects partiels de la foi et en laissant d'autres en litige. Néanmoins nous avons reconnu que Dieu, traversant dans sa miséricorde les barrières de notre division fondamentale, nous rend capables de nous entretenir - dans le langage commun de la révélation divine dont témoignent les Ecritures - des sujets sur lesquels nous nous accordons.
Chaque fois que nous parlons ainsi ensemble de notre unité, nous nous trouvons, du même coup, placés en face de grands problèmes encore sans solution. En les traitant, nous découvrons des divergences qui procèdent de nos différentes manières de comprendre le tout et, sous ces désaccords mêmes, nous retrouvons un accord dans l'unité qui nous a rassemblés et nous empêche de nous séparer. »
Lors de la troisième Assemblée qui a lieu en Inde à New Delhi en 1961, le C.O.E., éprouve l'immense joie d'accueillir l'adhésion du "Conseil international des Missions32" et des Églises orthodoxes des pays de l'Est, en particulier celle du patriarcat de Moscou.
Ainsi, le fait que désormais presque toutes les Églises orthodoxes participent au C.O.E., signifie que, pour la première fois depuis 105433, un véritable dialogue entre les Églises orientales et occidentales est possible.
C'est également à New Delhi que, pour la première fois, l'Église catholique se fait représenter au C.O.E. par 5 observateurs officiels.
Le C.O.E. voit enfin l'adoption par toutes les Églises d'une profession de foi plus complète que la première. Il se définit désormais comme une :
« Association fraternelle d'Églises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ, Dieu et Sauveur, selon les Ecritures, et s'efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation, pour la gloire du seul Dieu : Père, Fils et Esprit Saint. »
Actuellement, le C.O.E., qui a environ 60 ans d'existence, rassemble la quasi totalité des Églises chrétiennes non catholiques, c'est-à-dire environ 600 millions de chrétiens, (orthodoxes, protestants, anglicans) appartenant à plus de 300 Églises et provenant de 100 pays. Les autres chrétiens, environ 900 millions, appartiennent à l'Église catholique.

Une fondation prophétique : la Communauté monastique de Taizé

La Communauté monastique de Taizé34 mérite une mention particulière. Elle est fondée en 1940 par un pasteur protestant suisse Roger Schultz35 qui, avec Max Thurian36, veut former une Communauté internationale composée de Frères interconfessionnels y compris de Frères catholiques37, appelés à s'engager, en priant et en approfondissant les sources de la foi, dans l’esprit du mouvement œcuménique.

Outre les foules, surtout de jeunes, que cette Communauté attire périodiquement à Taizé, la Communauté de Frères organise également de vastes rassemblements internationaux en divers points du monde. Au cours des semaines de rencontres, faites de prières et de réflexions, elle propose aux jeunes de s'initier à la contemplation et de s'engager, là où ils vivent, dans la lutte contre la pauvreté.
Depuis 1966, des religieuses catholiques originaires de plusieurs pays se sont établies près de Taizé et assurent une part de l'accueil.

Et l'Église catholique?

Durant toute cette période de mouvement œcuménique, l'Église catholique a manifesté en général, méfiance et réticence.
Chez elle aussi, ce sont des pionniers qui vont ouvrir la voie.
C'est tout d'abord le Père lazariste Fernand Portal qui, en 1890, après avoir rencontré un anglican Lord Halifax, pense que l'Église catholique et l'Église anglicane pourraient tenter un rapprochement en raison de leurs nombreux points communs.
Avec Lord Halifax, l’abbé Portal cherche à obtenir du Vatican, une révision du jugement négatif porté sur la validité des ordinations anglicanes38.
Mais en vain ; le pape Léon XIII (1878-1903), conforté par les catholiques anglais farouchement opposés à une telle révision, réaffirme en 189639, la nullité des ordinations anglicanes. La même année dans son encyclique "Satis cognitum" il considère comme dissidents tous les chrétiens non catholiques, et déclare que la « seule issue qui s'offre à eux est le retour au bercail (des égarés) ».
A l'égard des Réformateurs, plus incisifs encore sont les propos du pape Pie X (1903-1914) dans son encyclique "Editae saepe" en 1910 :
« Les réformateurs du XVIème siècle n'ont été que des hommes orgueilleux et rebelles, ennemis de la Croix du Christ, hommes aux sentiments terrestres qui n'avaient pour Dieu que leur ventre... Ces rébellions séditieuses et cette perversion de la foi et des moeurs, ils les appelaient "réforme", et se nommaient eux-mêmes réformateurs. Mais en réalité, ils étaient des corrupteurs... Ils ont préparé la révolte et l'apostasie des temps modernes. »
Fernand Portal et Lord Halifax ne se considèrent pas battus pour autant. Soutenus par le Cardinal Mercier archevêque de Malines, ils organisent des rencontres entre quelques prêtres français et quelques pasteurs anglicans. Mais les "conversations de Malines40" - car c’est ainsi qu’on appelle ces rencontres - bien qu'encouragées secrètement par Rome et Cantorbéry échouent en raison des réactions négatives des catholiques anglais.
Parmi les précurseurs de l'œcuménisme dans les rangs catholiques, il faut mentionner également le bénédictin belge Dom Lambert Beauduin qui fonde le prieuré de Chevetogne en 192541 et celle du dominicain français Dumont qui, l’année suivante, crée le centre "Istina": un foyer de prières et d'échanges avec les Églises d'Orient et l'ensemble du mouvement œcuménique.
Persuadée de détenir à elle seule la vérité, Rome estime qu'il est hors de question de participer officiellement à des rencontres œcuméniques, surtout sur un pied d'égalité avec les autres Églises. C'est la raison pour laquelle Pie XI (1922-1939), dans son encyclique "Mortalium animos" de 1928, interdit à tout catholique de participer aux mouvements œcuméniques. Pour le pape, l'œcuménisme qu'il taxe de "panchristianisme42" ne peut rassembler tant d'Églises disparates, qu'au prix d'une entorse sur la vérité :
« D'aucuns nourrissent l'espoir qu'on pourrait facilement amener les peuples, en dépit de leurs dissidences religieuses, à s'unir dans la profession de certaines doctrines admises comme un fondement commun de vie spirituelle.
En conséquence, ils tiennent des congrès, des réunions... De pareils efforts n'ont aucun droit à l'approbation des catholiques, car ils s'appuient sur cette opinion erronée que toutes les religions sont plus ou moins bonnes et louables...
Les tenants de cette opinion repoussent du même coup la religion vraie...
Ainsi les panchrétiens… ont fondé des associations que dirigent le plus souvent des acatholiques, malgré leurs divergences personnelles en matière de vérités et de foi... L'entreprise a capté la bienveillance de nombreux catholiques ...Sous les séductions de la pensée et la caresse des mots, se glisse une erreur incontestablement des plus graves et capable de ruiner de fond en comble les assises de la foi catholique...
Le Siège Apostolique ne peut sous aucun prétexte participer à leurs congrès et les catholiques n'ont, à aucun prix, le droit de les favoriser par leur suffrage ou par leur action...
Le Siège Apostolique n'a jamais permis aux catholiques d'assister aux réunions des acatholiques; l'union des chrétiens ne peut être procurée autrement qu'en favorisant le retour des dissidents à la seule et véritable Église du Christ43 qu'ils ont eu jadis le malheur d'abandonner... Qu'ils reviennent donc au Père commun ; oubliant les insultes proférées jadis contre le Siège Apostolique, il les accueillera avec toute sa tendresse. »
Malgré cette encyclique qui aurait pu décourager toute velléité de rapprochement avec les autres Églises, des catholiques se lèvent, déterminés à faire progresser ce qu'on appellera "l'œcuménisme catholique". Pour sortir de l'impasse, ils vont pratiquer l'œcuménisme d'une autre manière : c’est-à-dire, en invitant toutes les Églises à prier ensemble pour l'unité44.
Ainsi, l'abbé Paul Couturier de Lyon45, reprenant une idée de deux pasteurs anglicans, lance en 1933, une "Semaine de l'universelle prière chrétienne", du 18 au 25 Janvier.
Convaincu que l'Unité ne peut être le résultat du prosélytisme exercé par une Église sur une autre, il élabore en 1935, une formule permettant à toutes les Églises de prier unanimement pour "l'Unité telle que le Christ la veut, dans le temps et par les moyens qu'il voudra."
Il adresse des appels très humbles et de tonalité très pénitentielle aux autres Églises, comme ceux-ci par exemple :
« Qu'il soit bien entendu que cette octave de prière (18-25 Janvier) est une oeuvre spirituelle que chacun élève dans la sincérité de son âme, orthodoxe en restant orthodoxe, anglican en restant anglican, catholique en restant catholique46 »…
« Le fond de la question est d'arriver à promouvoir une prière œcuménique dans tous les groupes chrétiens ; une prière écho de notre souffrance intime de l'horrible péché de désunion. Tous nous avons péché. Tous nous devons nous humilier, prier sans relâche et demander inlassablement le miracle de la totale Réunion. Nous ne la verrons pas, certes, mais notre devoir est de la préparer, si lointaine soit elle.
Notre Christ à tous attend l'unanime prière de tous les groupes chrétiens pour les réunir quand et comment il voudra ...
Ni la prière catholique, ni la prière orthodoxe, ni la prière anglicane, ni la prière protestante ne suffisent. Il les faut toutes et toutes ensemble47 »
Les appels de l’abbé Couturier sont acceptés de toutes les Églises. Presque toutes adhèrent à "la Semaine de l'Unité" qui devient la première démarche véritablement œcuménique de toutes les Églises48.
Le même climat spirituel anime une autre initiative de l'abbé Couturier : la création, avec le Père Vilain, en 1937 du "Groupe des Dombes" qui réunira chaque année à la Trappe des Dombes, dans l'Ain, des prêtres catholiques et des pasteurs protestants, d'abord pour prier ensemble, et ensuite pour étudier telle ou telle question théologique49.
La grande souffrance de l'abbé Couturier, quelques années avant sa mort, c'est la publication en 1950 de l'encyclique "Humani generis" du pape Pie XII (1939-1958) qui dénonce l'œcuménisme comme "un faux irénisme50" :
« ... emportés par un irénisme imprudent, quelques-uns semblent prendre pour des obstacles à la restauration de l'unité fraternelle tout ce qui s'appuie sur les lois et les principes mêmes que donna le Christ, et sur les institutions qu'il a établies, sur tout ce qui se dresse, en somme, comme autant de défenses et de soutiens pour l'intégrité de la foi : l'écroulement de l'ensemble assurerait l'union, pensent-ils, mais, disons-le, ce serait pour la ruine51. »
Cette dénonciation, l'abbé Couturier la prévoyait d'autant moins, que quelques mois auparavant, le Saint Office déclarait qu'il reconnaissait dans le mouvement œcuménique "une œuvre magnifique", fruit de l'Esprit Saint.
« Oui, écrira l'abbé Couturier, l'Année Sainte 1950 fut pour nous une année de profonde tristesse marquée à Rome par un raidissement. Pourquoi donc l'Église romaine qui se réclame du Saint Esprit, m'écrivait Frère Max Thurian52, a t-elle toujours devant ses prophètes un réflexe de faiblesse et de peur? »
Parmi les précurseurs de l'œcuménisme dans l'Église catholique, il faut citer encore trois grandes figures :
  • celle des deux théologiens français qui vont donner à l'œcuménisme une solide base doctrinale : le Père Yves Congar (voir fiche biographique), dominicain et le Père Henri de Lubac (voir fiche biographique), jésuite, qui publient respectivement "Chrétiens désunis" en 1937 et "Catholicisme" en 1938, et qui auront une énorme influence au Concile Vatican II.
  • et celle de Mgr Willebrands, prêtre hollandais, qui fixera la première articulation structurelle entre l'Église catholique et le C.O.E.
Une dynamique unitaire

C'est le pape Jean XXIII (1958-1963) qui va transformer toutes ces tentatives embryonnaires en un véritable élan. Trois mois après son élection en 1958, il annonce aux cardinaux sa décision de convoquer un Concile œcuménique, le Concile Vatican II, en disant :
« Ce concile n'a pas seulement pour but le bien spirituel du peuple chrétien, il veut être également une invitation aux communautés séparées, pour la recherche de l'Unité, à laquelle tant d'âmes aspirent sur toutes les parties de la terre. »
ajoutant quelques jours après :
« Nous ne ferons pas un procès historique. Nous ne chercherons pas à voir qui avait raison et qui avait tort. Les responsabilités sont partagées. Nous dirons seulement : réunissons-nous; finissons-en avec les dissensions. »
Mais l'événement capital, c'est la création par Jean XXIII, en 1960, d'un "Secrétariat pour l'Unité des chrétiens53" chargé d'entrer en relation avec les Églises non catholiques et de les associer à la préparation du Concile Vatican II, où toutes pourront envoyer des observateurs54.
Un an après, pour la première fois, le Vatican se fait représenter par des observateurs officiels à l'Assemblée du C.O.E., qui se tient à New Delhi.
Dans les années qui suivent, l'élan va encore s'accélérer. Avec un style tout à fait différent, le pape Paul VI (1963-1978) s'engage dans la voie ouverte par Jean XXIII. Dès le commencement de la deuxième session conciliaire, le pape, évoquant les déchirures de l'Église du Christ, fait une intervention qui situe l'Église catholique du côté de l'humilité :
« Si, dans les causes de cette séparation, une faute pouvait nous être imputée, nous en demandons humblement pardon. »
C'était une attitude nouvelle qui allait changer totalement les relations. L’Église catholique, par la voix de sa plus haute autorité reconnaissait qu'elle pouvait avoir sa part de responsabilité et en demandait pardon devant toutes les autres Églises.
Durant toutes les sessions conciliaires, Paul VI a tenu à ce que les observateurs non catholiques ne soient pas réduits au rang de spectateurs. Bien que ces derniers n'aient pas droit à la parole dans l’Assemblée, tous les textes en discussion leur étaient remis au préalable, et leurs avis étaient reçus et transmis.

C'est dans ce contexte d'humilité et d'ouverture aux autres Églises, que paraît, en 1964, lors de la troisième session du Concile, le Décret sur l'œcuménisme : "Unitatis redintegratio".
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1 Jn.17, 20-23.
2 des déchirures qu’on appelle suivant les cas : "schisme", quand il s’agit d’une rupture principalement d’ordre disciplinaire ou culturel ; ou "hérésie", quand il s’agit de divergences d’ordre doctrinal.
3 Pour tous ces Conciles voir "Brève histoire des conciles" Tome I.
4 qui prendra le nom d’Eglise orthodoxe.
5 qui prendra le nom d’Eglise catholique.
6 Voir "Brève histoire des Conciles". Tome II, page 7.
7 Ibid. Tome II, pages 55 et sq.
8 Ibid. Tome III.
9 Ibid. Tome IV, page 60.
10 c’est-à-dire, une politique visant à réintégrer des Eglises orthodoxes dans l’Eglise catholique.
11 Encyclique du patriarche Anthème III, 1895.
12 Voir "Brève histoire des conciles". Tome IV page 59.
13 Il faut cependant signaler le schisme provoqué par Mgr Marcel Lefebvre qui, en 1988, a exprimé son désaccord sur plusieurs points du Concile Vatican II.
14 Par deux fois, après leur rupture en 1054, l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique tenteront de se réconcilier, (en 1274 au Concile de Lyon, et en 1439 au Concile de Florence), mais ces deux tentatives échoueront. Voir "Brève histoire des conciles". Tome II pages 42 et sq, et pages 64 et sq.
15 Père Yves Congar "Chrétiens désunis". 1937.
16 Nom du palais épiscopal de l’archevêque anglican de Canterbury.
17 Intervention d’un délégué asiatique.
18 Nathan Söderblom.
19 d’où l’expression "Christianisme pratique" appliquée au mouvement
20 Le Vatican avait fait savoir qu’il ne participerait pas à la Conférence.
21 La Conférence suivante aura lieu à Oxford en 1937. Elle réunira les délégués de 44 pays autour du thème : "Droit à la liberté religieuse au temps des totalitarismes et des idéologies"
22 Message de la Conférence de Stockholm, en 1928
23 Charles Brent et William Temple.
24 Les Églises orthodoxes déclarent que la seule base possible d’une marche vers l’Unité est la foi définie par les premiers Conciles œcuméniques (Nicée-Constantinople ).
25 puisque le premier mouvement cherche à unir les Eglises dans des actions communes, et l'autre dans l'élaboration d'une doctrine commune.
26 Tous les sept ou huit ans, le C.O.E. se réunit pour fixer les orientations futures du Conseil. En 2013, il se réunira en Corée du Sud et s’exprimera au nom de ses 345 Eglises membres (orthodoxes, protestantes, anglicanes, pentecôtistes et évangéliques. Il rassemblera plus de 4 000 participants venant du monde entier, sur le thème « Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix. ». L’Eglise catholique romaine qui n’est toujours pas membre de C.O.E. continue à envoyer des représentants.
27 dont le pasteur néerlandais Adolf Visser't Hoof est le secrétaire général
28 Toute Eglise peut entrer dans le C.O.E. sur la base de cette profession de foi : "Jésus-Christ Dieu et Sauveur"
29 Déclaration du C.O.E. au Canada à Toronto, 1950.
30 Archevêque anglican de Cantorbéry. Au sujet de l’ecclésiologie de type anglican, voir "Brève Histoire des Conciles"Tome III . Pages 132 et sq
31 Pasteur calviniste suisse (1886-1968). Après avoir subi l'influence protestante régnante à savoir le libéralisme, qui réduit la foi à une conduite morale, Karl Barth devient, comme Luther et Calvin, un défenseur acharné de la transcendance de Dieu ; un Dieu non pas abstrait et séparé de l'homme, mais profondément humain comme l'a révélé Jésus-Christ.
32 Voir page 175.
33 date du schisme entre l'Orient et l'Occident.
34 Nom d'un petit village de Saône et Loire.
35 Frère Roger sera invité par Jean XXIII comme observateur au Concile Vatican II.
36 son disciple des premières années.
37 Actuellement une quarantaine de Frères, dont des catholiques, vivent à Taizé. Les autres sont répartis dans des petites fraternités situées dans les milieux les plus pauvres du monde.
38 Au sujet des ordinations anglicanes déclarées invalides par Rome, voir "Brève histoire des conciles" Tome III pages 34 et 35.
39 dans la bulle "Apostolicae curae".
40 dont l'une porte sur la primauté du pape, et l'autre sur ce que pourrait devenir un patriarcat de Cantorbéry uni à Rome, à l'image des patriarcats des Eglises Orientales catholiques.
41 Dom Lambert a ce dessein audacieux : faire coexister, dans une seule communauté fraternelle, deux sortes de moines catholiques : les uns célébrant dans le rite occidental et les autres dans le rite oriental. Cette initiative a le soutien de Pie XI. En 1926 Dom Lambert fait paraître le premier numéro de la revue "Irénikon". Cette revue offre des études théologiques et spirituelles en vue de mettre en commun les richesses de la Tradition dont vivent toutes les Eglises d’Orient et d’Occident, et de promouvoir ainsi une estime réciproque
42 c'est-à-dire, une confédération de toutes les Églises chrétiennes.
43 Pie XI n'envisage que l'Unionisme c'est-à-dire, la doctrine qui ne conçoit pas l'Unité autrement que comme un retour de toutes les Églises à l’Église Mère : l’Église catholique.
44 d'où l'expression "œcuménisme spirituel"
45 soutenu par le cardinal Gerlier à Lyon.
46 Paul Couturier 1935.
47 Ibid 1936.
48 Tous les chrétiens connaissent l’image diffusée par le centre "Unité chrétienne" de Lyon, montrant toutes les Églises convergeant vers le Christ sous l'action de l'Esprit Saint et portant en sous-titre : "Les murs de la séparation ne montent pas jusqu'au ciel."
49 Les travaux théologiques du groupe des Dombes ont aujourd’hui encore un grand retentissement. Ils ont fourni au C.O.E. une des bases à la recherche qui a abouti en 1982 à Lima à l'adoption du texte "Baptême, Eucharistie, Ministère" (appelé le B.E.M.).
50 c'est-à-dire comme une attitude qui consiste à faire l'Unité entre les chrétiens aux prix de concessions de fond.
51 Encyclique "Humani Generis" 1950.
52 Frère de la Communauté de Taizé.
53 Le Secrétariat est confié à deux personnalités : le cardinal Bea, comme président et Mgr Willebrands, comme secrétaire.
54 Jean XXIII en parlant des observateurs des Eglises non catholiques invités au concile, salue "leur chère présence".

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