lundi 7 juillet 2014

La réforme luthérienne

Après Pierre Valdès au XIIIe siècle, John Wyclif au XIVe siècle et Jan Hus au XVe siècle, Martin Luther (1487-1546) (voir Fiche) est celui qui, le premier, entend le mieux les aspirations des chrétiens.
Dans une société hantée par le Jugement dernier et déçue par son clergé, la doctrine luthérienne rencontre un immense succès.
En voici les grandes lignes :

La justification par la foi seule

Comme beaucoup de chrétiens, Luther fait l’expérience de la faiblesse humaine et du péché. Comme eux, il est traversé par l’angoisse en pensant à ce qui l’attend lorsque la mort le saisira ; d’autant qu’à l’époque Dieu est généralement présenté comme un juge terrifiant et implacable.
Luther ne parvient à se libérer de la crainte de Dieu et du désespoir dans lesquels le mettait sa condition de pécheur, que le jour où, méditant sur l’Épître de saint Paul aux romains, il tombe sur ces mots :
« Le juste vivra par la foi… Tous ont péché… mais sont gratuitement justifiés par la grâce de Dieu en vertu de la délivrance accomplie en Jésus Christ1. »
Illuminé par ces paroles de l’apôtre, Luther découvre que notre salut ne s’obtient pas au moyen de nos bonnes œuvres et de nos mérites car, dit-il :
«  nous péchons toujours, même quand nous faisons le bien2. »
Notre salut, nous ne pouvons l’acquérir que par notre foi en l’amour gratuit et miséricordieux de Dieu pour nous.
Ainsi, pour être sauvé, il suffit seulement d’avoir la foi (sola fide), c'est-à-dire de croire que Dieu nous regarde à travers son Fils Jésus Christ, et qu’il nous justifie quels que soient nos péchés et le mal que nous avons pu faire3.
Pour Luther, la justice de Dieu n’est pas celle d’un juge mais celle d’un Père qui nous rend justes grâce aux mérites du Christ mort par amour pour nous.
Dieu n’est pas un juge comme on l’a communément présenté, mais un Dieu qui accepte le pécheur tel qu’il est et le justifie par la foi.
L’homme, dit-il, est tellement corrompu par le péché originel, qu’il est incapable de faire quoi que ce soit de méritoire aux yeux de Dieu, et donc incapable de participer à son salut. C’est Dieu qui le prend totalement en charge et le sauve.
Son salut, l’homme le reçoit comme un don gratuit de Dieu, c'est-à-dire par la seule grâce de Dieu (sola gratia).
La grâce de la foi qui, elle seule, permet d’obtenir le salut, Dieu l’accorde à qui il veut. Dieu étant la seule source de salut de l’homme, il se peut, enseigne Luther, qu’il refuse sa grâce à quelques uns ; et qu’ainsi, certains soient prédestinés au salut et d’autres à la damnation4 :
« Dieu, écrit-il, ordonne les uns à la vie éternelle et les autres à l’éternelle damnation5. »
La doctrine de la prédestination, ajoute-t-il préserve les humains de toute prétention :
« Celui qui sait que son salut est entre les mains de Dieu, renonce à ses propres forces, ne choisit plus ses propres moyens, mais attend l’action de Dieu en lui ».
C’est sa doctrine de la prédestination qui conduit Luther à distinguer l’Église invisible constituée de chrétiens ayant une foi véritable (et formant ainsi le peuple élu de Dieu), de l’Église visible (l’Église institutionnelle).
A propos des bonnes œuvres, Luther nuance sa pensée en disant que si le chrétien n’est pas sauvé par ses bonnes actions, il ne peut l’être sans elles :
«  La foi en Jésus Christ ne nous affranchit pas des oeuvres mais de l’opinion que l’on en a6
Les bonnes œuvres, explique-t-il, permettent de reconnaître ceux qui ont reçu la grâce de la foi. Si elles ne sont pas sources de salut, elles sont néanmoins signes de l’élection divine.
A ceux qu’il a élus, Dieu accorde le don d’accueillir l’évangile de Jésus Christ, de le mettre en pratique et de persévérer par la méditation de l’Écriture et la réception des sacrements. La foi leur donne une grande liberté d’action car c’est spontanément et naturellement qu’ils accomplissent les commandements du Christ : l’amour de Dieu et du prochain :
«  Oh ! que c’est une chose vivante, agissante, active, puissante que la foi, et il est impossible qu’elle n’opère sans cesse le bien.
La foi ne demande pas s’il y a de bonnes œuvres à faire, mais avant qu’on le lui ait demandé, elle les a déjà faites et est toujours en action…
Le croyant, sans contrainte, est avide et désireux de faire le bien à tous, de rendre service à tous, de tout supporter, par amour pour Dieu et la gloire de Dieu qui lui a accordé une telle grâce, de sorte qu’il est impossible de séparer les œuvres de la foi, aussi impossible de séparer la chaleur et la lumière de la flamme7. »

Une seule autorité dans l’Église : l’Écriture

Pour Luther, l’Écriture seule (sola scriptura) doit être considérée comme règle de foi et non l’Église hiérarchique qui, elle, peut être sujette à l’erreur et à des déviations doctrinales :
« Je ne crois ni à l’infaillibilité du pape ni à celle des conciles, parce qu’il est manifeste qu’ils se sont souvent trompés et contredits8… »
« Je suis prêt à accepter tout ce que décrète et fait le pape, mais en le soumettant au préalable au jugement de l’Écriture, car le pape demeure pour moi inférieur au Christ et doit par conséquent se soumettre à l’Écriture9. »
Luther oppose l’Écriture à la Tradition que l’Église façonne, dit-il, à son gré, pour en tirer les enseignements et les directives qu’elle désire, comme : l’autorité universelle du pape, le célibat des clercs, les sacrements autres que le baptême et l’eucharistie, la messe conçue comme sacrifice, la confession, les indulgences, le purgatoire, l’usage du latin… etc10.
Tout chrétien, écrit-il, doit mettre la Parole de Dieu au centre de sa vie11 :
«  On peut se passer de toute chose, sauf de la Parole de Dieu12. »
Il doit la méditer sans cesse pour discerner la volonté de Dieu. Par
lui-même - c'est-à-dire sans l’intermédiaire de la hiérarchie ecclésiastique - tout chrétien est capable de saisir la signification de la Parole de Dieu et d’en tirer des leçons pour sa propre vie et celle de ceux dont il a la charge ; ce que Luther appelle le libre examen.

Par le baptême, tous les chrétiens sont prêtres

Au niveau doctrinal, Luther expose également sa conception du ministère hiérarchique au sein de l’Église.
Le ministère sacerdotal, dit-il, est avant tout un service. Évêques, prêtres et diacres ne sont que des serviteurs de la Communauté chrétienne et non des hommes revêtus d’une autorité particulière :
«  Mais que sont les prêtres et les évêques ? Leur gouvernement n’est ni une autorité supérieure ni un pouvoir, mais un service et une fonction car ils ne sont ni placés plus haut ni meilleurs que les autres chrétiens.
C’est pourquoi, ils ne doivent imposer ni lois ni commandements aux autres sans que ceux-ci aient donné leur accord et leur permission.
Leur gouvernement consiste uniquement à répandre la Parole de Dieu, et à guider, grâce à elle, les chrétiens13. »
Par le baptême, enseigne Luther, tous les chrétiens sont investis du sacerdoce du Christ. Ils sont donc prêtres et peuvent s’approcher de Dieu sans intermédiaire.
Le rôle de médiateur que l’Église confère aux évêques et aux prêtres dans la célébration de l’eucharistie n’a aucun fondement dans l’Écriture. L’unique médiateur entre Dieu et les hommes, affirme Luther, est le Christ.
Aux yeux de Luther, il n’existe donc aucune différence entre clercs et laïcs si ce n’est celle de la fonction, car dit-il :
«  il ne convient pas à tout un chacun d’exercer la même fonction14. »
Le sacerdoce universel des chrétiens, écrit-il par ailleurs, ne supprime pas le ministère du pasteur qui a pour rôle d’annoncer la Parole de Dieu et d’administrer les sacrements. Cependant, son ministère n’est pas un sacrement, mais simplement une fonction car "le sacrement du ministère dans l’Église", c’est le baptême :
«  Nous sommes absolument tous consacrés prêtres par le baptême15. »

Seulement deux sacrements : le baptême et l’eucharistie

Luther considère qu’il n’y a que deux sacrements qui ont été explicitement institués par le Christ : le baptême et l’eucharistie16.
Au sujet du baptême, Luther - comme il a déjà été dit plus haut - enseigne que, par ce sacrement, tous les chrétiens sont prêtres et peuvent, en conséquence, exercer un ministère sacerdotal ou épiscopal :
« Tous les chrétiens appartiennent à l’état ecclésiastique17… car tout ce qui provient du baptême peut se vanter d’être déjà consacré prêtre, évêque et pape.
Luther récuse la doctrine de l’Église catholique qui enseigne que le péché originel est effacé par le baptême. Pour lui, le péché originel est pardonné mais non supprimé. En raison des mérites du Christ, Dieu fait grâce au pécheur mais ne change pas sa nature corrompue par le péché originel18.
A propos du baptême des petits enfants, la pensée de Luther évolue.
Dans un premier temps, en disant que les enfants sont baptisés à cause de la foi des parents et des parrains et marraines, elle est proche de la foi catholique.
Dans un second temps, il semble dire que la foi étant un don gratuit de Dieu, le baptême peut être reçu par tout enfant quel qu’il soit.
En ce qui concerne le sacrement de l’eucharistie, Luther professe la foi de l’Église en la présence réelle19 :
« Au sujet du Seigneur, on donne cet enseignement : que le vrai corps et le vrai sang du Christ sont, en toute vérité, présents dans la Cène sous les espèces du pain et du vin, et que là, ils sont distribués et reçus.
C’est pourquoi, on rejette également la doctrine contraire20. »,
mais il se refuse d’enseigner que la Cène est un véritable sacrifice du Christ21.
Pour Luther, la messe est simplement le Christ qui se donne à nous avec tout son amour. Elle est seulement une grâce qu’on reçoit de Lui.
Lorsque nous célébrons la Cène, dit-il, ce n’est pas nous qui sacrifions le Christ (car le Christ a fait le sacrifice de sa vie une fois pour toute) mais c’est le Christ qui nous "sacrifie", en ce sens qu’à la Cène nous sommes incorporés au Christ mort et ressuscité.
Luther refuse également la doctrine de la transsubstantiation. Pour préserver le mystère de l’incarnation, il la remplace par celle de la consubstantiation.
Ces deux sacrements (baptême et eucharistie), précise Luther, n’agissent que si celui qui les reçoit a la foi22; c’est la Parole de Dieu qui donne sens aux sacrements et c’est la foi en cette Parole qui les rend efficaces , car la Parole de Dieu, dit-il, réalise toujours ce qu’elle annonce :
« Si l’on considère, si l’on écoute et si on met en pratique sérieusement la Parole de Dieu, elle possède cette vertu de ne jamais rester sans fruit, mais bien d’éveiller sans cesse une intelligence nouvelle, un plaisir nouveau et une méditation nouvelle, de susciter un cœur et des pensées purs. Car ce ne sont pas des paroles inefficaces ni mortes mais des paroles actives, vivantes23.
Luther conteste également la doctrine du purgatoire ainsi que les prières pour les défunts. Il n’accepte pas non plus le culte des saints qui, dit-il, n’ont aucun pouvoir d’intercession24.
Il combat encore plus âprement la pratique des indulgences (voir Fiche biographique).

A propos du sacrement de pénitence

Durant les premières années Luther, dans son ouvrage La captivité babylonienne de l’Eglise, considère - en s’appuyant sur la Parole de Jésus à ses disciples : « en vérité, je vous le déclare, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié au ciel et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié au ciel » - que la pénitence est un sacrement comprenant la confession des péchés et l’absolution.
Par après, il enseigne que la pénitence est simplement un retour au baptême, en ce sens qu’elle consiste à vivre quotidiennement ce que révèle le sacrement du baptême : à savoir que le péché qui nous a été transmis par Adam est pardonné grâce aux mérites du Christ mais non supprimé.
Puisque nous demeurons pécheurs après notre baptême, dit Luther, nous devons donc, en tous moments, demander pardon à Dieu en sachant que le Christ couvre nos péchés et que, si nous mettons notre foi en Lui, nous sommes pardonnés et assurés du salut :
« Que signifie ce baptême d’eau ? Il signifie que le vieil Adam en nous doit être noyé dans une repentance et une conversion de tous les jours, qu’il doit mourir avec tous les péchés et mauvaises convoitises, et que, tous les jours aussi, doit émerger et ressusciter un homme nouveau qui vive éternellement dans la justice et la pureté devant Dieu25
Ainsi, pour Luther, en souvenir de notre baptême, la pénitence consiste simplement à avoir d’une part la contrition, c'est-à-dire la repentance en raison de nos péchés et d’autre part la foi au Christ qui, par ses mérites, nous a obtenu le pardon de tous nos péchés.

Une liberté asservie

Face à Erasme (voir Fiche) qui, en humaniste, défend la dignité de l’homme devant Dieu et reconnaît que toute personne, malgré le péché originel, garde le libre arbitre, à savoir : le pouvoir de discerner le mal, de résister aux tentations et de conduire sa vie selon l’esprit de l’évangile, Luther adopte une position inverse.
Fondamentalement pessimiste sur la condition humaine, Luther réplique dans son traité du Serf arbitre que l’homme est totalement prisonnier du péché originel. Il ne nie pas que l’homme soit libre dans les choix de la vie courante, mais il affirme qu’il est serf (esclave) en ce qui concerne sa destinée :
« La volonté humaine se trouve placée entre Dieu et Satan et se laisse guider et pousser comme un cheval. Si c’est Dieu qui la guide, elle va où Dieu le veut et comme il le veut… Si c’est Satan qui s’en empare, elle va où il veut et comme il le veut.
Or la volonté humaine en tout ceci n’est pas libre de choisir un maître : les deux cavaliers combattent et disputent à qui s’en emparera…
Après la chute (le péché originel), le libre arbitre n’est qu’un nom. »
Dieu seul possède un libre arbitre parce que lui seul fait ce qu’il veut. L’homme n’est que le sujet passif de l’action de Dieu en lui.

Le gouvernement de l’Eglise luthérienne

Rejetant l’autorité des évêques, Luther confie la discipline de l’Église aux seigneurs de l’empire ; ce sont des délégués des seigneurs, appelés
« inspecteurs ecclésiastiques26 », qui prennent en main la formation chrétienne des populations et qui veillent sur les paroisses27.
Quant aux pasteurs, ils sont élus par les communautés locales.

La Profession de foi de la première Eglise protestante

C’est Philippe Melanchthon28, le principal disciple de Luther, qui rédige en 1530 la profession de foi de la première Eglise protestante. Connue sous le nom de « Confession d’Augsbourg29 », elle constitue la base de la doctrine luthérienne.


Une tentative de réconciliation : le colloque de Ratisbonne30 (1541)

Au colloque de Ratisbonne se trouvent face à face les théologiens Melanchthon et Bucer pour les protestants, les cardinaux Contarini et Gropper pour les catholiques, des hommes de haute valeur spirituelle et sincèrement désireux de s’entendre.
Effectivement, ils parviennent à une formule d’accord au sujet de la justification, mais ils butent ensuite sur le sacrement de l’eucharistie.
Luther d’un côté et Rome de l’autre ne tarderont pas à désavouer leurs porte-parole.
Dès ce moment, chacun a pris le parti de la division.


La dernière étape de la rupture avec Rome est atteinte lorsque l’empereur Charles Quint - par l’intermédiaire de son frère Ferdinand d’Autriche - est contraint, au Traité d’Augsbourg31, en 1555, de reconnaître le luthéranisme dans de nombreuses principautés allemandes : de la Saxe à la Hesse, de la Prusse au Brandebourg, de Constance à Hambourg.
Ce traité, appelé aussi Paix d’Augsbourg, donne aux seigneurs de l’empire le droit de choisir leur religion et de l’imposer à leurs sujets32.
A partir de l’Allemagne, la réforme luthérienne gagne les pays scandinaves, une partie de la Suisse et de l’Alsace.


Regard du père Yves Congar sur Luther

« Luther exerça une très grande influence sur mes recherches. Je voyais bien, cela est trop évident, ce qu’on peut reprocher soit à son caractère, soit à sa doctrine, soit au rôle qu’il a joué, sans doute involontairement, dans la terrible division des Églises.
Et cependant, cet homme est un des plus grands génies religieux de toute l’histoire. Je le mets à cet égard sur le même plan que saint Augustin, saint Thomas d’Aquin ou Pascal. D’une certaine manière, il est encore plus grand. Il a repensé tout le christianisme. Il en a donné une nouvelle synthèse, une nouvelle interprétation….
Contrairement à Calvin, qui est davantage un humaniste et un juriste, Luther fut un homme d’Église ; il eut une formation théologique, il connut une expérience spirituelle catholique très profonde. Tout ceci fut traversé et soulevé par une immense énergie créatrice33. »

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1 Rom 1,7 et 3,23-24.
2 Luther est fortement marqué aussi par le fait que, même si l’homme ne pèche pas en actes, il demeure, en raison de sa faiblesse, sous l’emprise de ce qu’on appelle la concupiscence ; c’est-à-dire que, même s’il ne succombe pas au péché, il doit constamment lutter contre certains penchants et certaines tentations : désir des sens, de posséder, de dominer, etc.
3 En raison de son amour, Dieu ferme les yeux sur les péchés de l’homme.
4 Traité sur le serf arbitre.
5 Une affirmation très éloignée de la doctrine catholique qui enseigne que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés.
6 Traité sur la liberté chrétienne.
7 Préface à l’Épître aux romains.
8 Discours.
9 Contre la papauté à Rome,1545.
10 Luther ne rejette pas toute la Tradition puisqu’il reconnaît les dogmes christologiques et trinitaires des conciles de Nicée, Constantinople, Ephèse et Chalcédoine.
11 C’est pourquoi, dit Luther, la tâche essentielle du pasteur est la prédication de la Parole de Dieu.
12 Traité de la liberté chrétienne.
13 De l’autorité temporelle.
14 Pour Luther les laïcs peuvent, tout autant que la hiérarchie ecclésiastique, interpréter la Parole de Dieu, conférer les sacrements, juger de l’authenticité d’une doctrine et convoquer un concile.
15 Appel à l a noblesse chrétienne.
16 L’unique Sacrement, dit Luther, est le Christ.
17 Pour Luther, il n’y a pas, entre un laïc et un prêtre, de différence d’état mais seulement de fonction. Contrairement à l’Église catholique, il ne fait pas de distinction entre le sacerdoce ministériel (celui des ministres ordonnés : évêques, prêtres, diacres) et le sacerdoce universel des chrétiens (le sacerdoce commun des fidèles reçu au baptême).
18 Alors que pour saint Augustin, dont il se réclame par ailleurs, le baptême est un don de Dieu qui efface le péché originel et qui confère à l’homme une qualité et une force nouvelles.
19 Cependant pour Luther cette présence réelle cesse dès que la célébration est achevée ; c’est pourquoi il s’oppose à l’adoration du Saint Sacrement dans le tabernacle.
20 Tandis que certains réformateurs (comme Zwingli) considèrent que la célébration de la Cène est un simple souvenir du passé, les luthériens soulignent que l’anamnèse (c'est-à-dire le moment où le célébrant prononce la parole « faites ceci en mémoire de moi ») ne consiste pas seulement à se souvenir mais à croire que le Christ est réellement présent sous les espèces du pain et du vin.
21 Comme on le verra plus loin, au concile de Trente, l’Église catholique n’enseigne pas qu’au moment de la Cène elle renouvelle (par l’intermédiaire de son ministre) le sacrifice du Christ sur la croix, car le Christ est mort une fois pour toutes. Elle enseigne qu’en célébrant la Cène, elle rend présent (c'est-à-dire qu’elle actualise) le sacrifice du Christ mort sur la croix pour la rémission de nos péchés.
22 Pour Luther, il n’est pas question d’une action quasi magique du sacrement qui agirait indépendamment de la foi.
23 Le Grand catéchisme (le grand commandement).
24 Il rejette également la vénération des reliques et des saintes images.

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